BARA

Né à Riga (Lettonie) le 11 juillet 1923, le petit Guy WILLEMS passe sa jeunesse à voyager d'un pays à l'autre, avec son père diplomate. Rentré en Belgique peu avant la guerre, il y poursuit ses études au Collège St Michel. Il s'évade en dessinant à la plume des petits bonshommes tandis qu'André Franquin, son voisin de banc, dessine des voitures et des avions.   Puis il entre à l'université de Louvain pour y suivre des cours d'archéologie, mais les aban­donne pendant la guerre. Il ira ensuite à l'académie des Beaux-arts de Bruxelles. 






À la Libération, il fonde Le Faune hebdoma­daire littéraire, artistique, scientifique et philosophique". C'est là qu’il signe (de son véritable pa­tronyme) ses premiers dessins. La dispa­rition de la revue corres­-pond à sa révélation de l'illustrateur anglais Ro­nald SEARLE. Dès lors, BARA décide de devenir dessinateur. Bara devient alors un dessinateur humoriste prolifique et publie dans de très nombreux journaux français entre 1951 et 1961. 
C'est dans La Dernière Heure qu'il fait ses premières armes, en 1946, en illustrant la­rubrique sportive. Puis il passe à La Nouvelle gazette de Charleroi où il réalise des dessins politiques sous le pseudonyme de LA VACCA (la vache) jusqu'en 1949.



Cette année-là, il devient secrétaire de rédaction de Vivre, un journal "mondia­liste" pour lequel il emprunte un nouveau pseudonyme, BARABAS. Il s'installe à Paris. 
La première année, il envoie chaque semaine des dessins à l'hebdomadaire belge Pourquoi Pas? et court les rédactions pour placer ses dessins en même temps que Morez, Sempé, Barberousse, Faizant. Samedi-Soir acceptera un premier dessin, puis, progres­sive­ment, France-Dimanche, Ici-Paris, C'est La Vie, Le Rire, etc finissent par adopter un BARA qui a rac­courci sa signature.
C' est le 31 mars 1955 que parait pour la première fois Max l'Ex­plorateur dans France-Soir. Le journal londonien The Evening Standard décide de publier la bande sous le nom de Tom the Traveller, son directeur se pré­nomme Max…
Depuis, plus de neuf mille strips ont hanté de très nombreux quotidiens en Europe, Asie, et Afrique. Le plus assidu étant le journal bruxellois Le Soir qui a publié Max de 1956 à 1996.
À cette époque, les strips sont diffusés dans les quotidiens d'une quarantaine de pays par l'agence danoise P.I.B.

En 1965, Max l'Explorateur inaugurera la collection  "Gag de Poche" des éditions Dupuis. Re­connu sur la scène inter­nationale, le journal Punch publie ses dessins.  
BARA devient le premier dessinateur continental de cette vénérable institution britanique . 
Le New-Yorker, au début des années 60, publiera d'autres dessins. 
Il parti­cipe, en 1962 et 63, aux numé­ros spéciaux du Journal des Beaux-Arts (en y illustrant une série de "publicités" des commerçants participants aux Galas de la Pléiade (Palais des Beaux Arts de Bruxelles). 








C
'est en 1962, dans le petit magazine publicitaire Bonux Boy, que BARA aborde la bande dessinée avec le perro
­quet Kéké, dont les aventures se poursuivent dès l'année suivante dans Spirou qui ac­cueille Max l'explo­rateur, en 1964 et 65, à l'occasion de deux grandes histoires à suivre sur scéna­rios de Mau­rice ROSY
Le Traingle Noir et L'Orteil de Vichnou. (publiés en gag de poche)

En 1971, re­pris par le démon du journa­lisme, BARA lance L'Oeuf, mensuel d'humour réservé au corps médi­cal, qui lui permet de publier quelques-uns de ses confrères (Franquin, Bosc, Desclozeaux, Picha, Morez, Trez, Croz, Cram, Puig rosado, Vicq, et le jeune Philippe Geluk). Lui-même y publie une série de strips qu'il destine aux USA , The City, et parti­cipe à une réjouissante série de détour­nements de gravures intitulée Humour 1900.
C'est à cette époque que se réunissaient chez BARA le vendredi soir la "joyeuse bande des dessinateurs " ,Franquin, Yvan Delporte, Roba, Peyo, Morris, Greg, Jacques Martin, Rosy, Dany, Hermann, Mike,Tibet, Stéphane Steeman ... pour des parties de billard historiques. 

De 1968 à 1975 Max l'explorateur parait dans TINTIN en gag d'une page, en couleur, sans paroles. On le retrouve aussi au Chili, Argentine et au Perou dans le magazine MAMPATO
Éphémère, qui fut le compagnon de Max dans ses longues aven­tures, était ap­paru brièvement en solitaire dans SPIROU en 1967. TIN­TIN l'accueillera régulièrement dans ses pages à partir de 1982 (jusqu'en 1985), avec Les Odyssées d'Ephémère (et de son faire-valoir Radubol).

C'est également pour TINTIN que BARA crée Les Cro-magnons en 1975. Cette série de planches-gags préhistoriques deviendra Steinzeiten dans l'heb­domadaire allemand ZACK (et sera publié par son équi­valant francophone SUPER-AS) qui la publiera jusqu'en 1980. TINTIN pour­suivra la série jusqu'en 1988 et HELLO BD prendra le relais jus­qu'à la dis­parition définitive des ma­gazines des éditions du Lombard, en 1993. 

En 1979, ZACK lance un nouveau personnage de BARA: Siegfried der Germane, qui devien­dra Sigi le Franc en français. Sigi fera l'objet d'un deuxième album, Sigi chez les Sicambres, en 1986. Sa troisième aventure, Sigi à Bagdag, a été publiée dans POURQUOI PAS? en 1986. Re­traduit en allemand par les éditions Ehapa, Siegfried der Germane s'appelle désormais Siegi, dem wackeren Franken.
François Corteggiani a collaboré à plusieurs scénarios de Sigi et de Cro-Magnons pour ZACK.

Retour à SPIROU, en 1981, avec l'apparition de Lamybidas, un joyeux mili­taire de la Grèce antique dont les aventures se poursuivent jusqu'en 1985. C'est également en 1982 que l'édi­tion française de SPI­ROU accueille les gags du pauvre Dugazon, un brave père de famille en butte avec un ven­deur d'encyclopédies parti­cu­lièrement tenace.
Retour également à POURQUOI PAS? où BARA se remet avec bonheur au dessin politique, anime des séries intitulées Le Belge sort du tombeau et Au cinéma ce soir, et s'adonne à l'art de la carica­ture.
Quatre planches de Con comme un Parisien avaient été publiées dans L'ÉCHO DES SAVANES en 1981.  il a ensuite redessiné L'Orteil de Vichnou avant de lui donner une suite: L'Oroscope, où l'on retrouve Bara, sa fille Olivia, son ami François Corteggiani, et l'ancien directeur du Pourquoi pas? Jacques Schepmans. 

1988 création de dessins animés courts produits par la RTBf.
Max l’explorateur a continué à être publié dans les quotidiens jusqu’en 1998.
Précisons que Guy Willems, alias BARA, ne s'est jamais appelé Guy HERZOG comme on l'a écrit un peu partout.


merci à JC de la Royère  du  CBBD.